Les objets déconnectés de demain

En ce début d’année 2014, la presse (et surtout notre Ministre) tourne en boucle sur la thématique des objets connectés. Pour exemple voici un extrait d’un article du Journal du Net :

D’après le cabinet Gartner, le marché des objets connectés devraient représenter d’ici 2020 en valeur 1 900 milliards de dollars et près de 30 milliards d’unités (contre 2,5 milliards d’unités en 2009). Une explosion du marché qui s’explique notamment par le développement des technologies embarquées au sein de tout ce qui nous entoure…

Tout cela semble bien merveilleux, sauf que les journalistes ont la mémoire un peu courte. L’un des premiers objets connectés vendu fut bien le Nabaztag, mais les journalistes oublient que ça vie fut relativement chaotique, et sa mort lente après seulement 5 années. En effet comme une majorité des objets connectés développés actuellement, le lapin de Violet fonctionnait exclusivement via un accès distant aux serveurs de l’entreprise. Le lapin n’était en fait qu’une coque en plastique, 2 servos moteurs, un haut-parleur et qques maigres circuits électroniques. Le totalité des traitements (vocalisation, API de contrôle …) était opéré à distance. Le jour ou l’entreprise Violet a rencontré des problèmes commerciaux et quand la direction a décidé d’abandonner le produit, le mignon petit lapin avec des oreilles motorisées c’est transformé en vulgaire bout de plastique sans aucune utilité.

Les temps ont changé, la technologie a évolué, mais même si maintenant un service hébergé s’appelle “le claoud”, les enjeux sont les mêmes. Les objets connectés sont toujours des simples micro-contrôleurs bardés de capteurs, et dont l’intelligence est ailleurs. Il y a pleins de raisons à cela :

  • Coût de l’objet lui-même : Pas besoin d’un système très évolué. Même un geek un peu débutant peut facilement développer un objet connecté, à faible cout.
  • Facilité de développement et d’évolution : Pas de mise à jour à faire chez le client, SAV plus simple.. Il suffit d’apporter de nouveaux services sur les serveurs de l’entreprise. Et surtout un développeur d’API web coute beaucoup moins cher qu’un spécialiste des systèmes embarqués.
  • La valeur de la donnée : Bien entendu avoir accès aux habitudes des clients (température de l’habitat, condition météo extérieure, fréquence des joggings..) sont autant d’informations monnayables. Si c’est gratuit, vous êtes le produit, comme dit l’autre.

Je dois avouer que si demain, on me demandait de designer un objet connecté, je ferais exactement la même chose que Violet en son temps, que Google avec le Nest, ou encore que Netatmo. Sauf que cela ne peut fonctionner qu’un temps, il est vrai que pour le Nabaztag cela n’a pas vraiment eu d’impact : Quelques milliers de clients déçus, mais le lapin n’était qu’un gadget pour geek attardé ou pour enfant. (Ok, j’avoue j’en ai un qui prend la poussière sur une étagère). Mais je suis pas sûr que les clients de Nest voient la chose d’un même oeil, le jour ou Google décidera d’arrêter le support, et que le chauffage de l’habitat cessera de fonctionner. Les plus croyants de mes lecteurs diront que cela n’arrivera pas, sauf qu’ils oublient une chose importante. La durée de vie d’un thermostat d’ambiance doit être de l’ordre d’une quinzaine d’année (on le change en même temps que la chaudière ou que le radiateur électrique..). Un cycle dans le domaine des nouvelles technologie c’est quoi 3 ans / 5 ans .. Dans 5 ans, que va-t-il se passer, est-ce que l’ensemble de ces objets connectés auront finis à la poubelle  ? Certains survivront sans aucun doute mais quid des milliers de clients déçus ?

Alors même si certains des produits vendus (développés) actuellement sont vraiment bien conçus, bien produits, il est important de regarder en détails comment le service est réellement opéré. Avez-vous accès aux sources, avez-vous une API locale ? Le système fonctionne-t-il sans connexion internet (en bluetooth par ex). Ou alors, êtes vous prêt à l’acheter en sachant que vous payer non pas pour un objet connecté, mais pour une dépendance assumée.

 



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